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Quand Edouard Philippe arrache le marchepied algérien pour l’Elysée des mains de Retailleau

Par Abdelkader S. – A peine l’innommable Bruno Retailleau s’est-il éclipsé des plateaux télé après le dernier remaniement gouvernemental opéré aux forceps, qu’Edouard Philippe surgit, tel un rapace politique affamé, pour lui arracher le marchepied algérien en vue de l’Elysée en 2027. La manœuvre est cynique. Après une éclipse soigneusement orchestrée, l’ancien Premier ministre de Macron réapparaît pour livrer une offensive frontale contre l’Algérie, choisissant délibérément ce terrain miné où il sait que les voix se ramassent à la pelle. L’opportunisme, voilà le maître-mot.

Edouard Philippe, ce caméléon politique, a bien compris que le populisme anti-immigrés, anti-Algériens, reste la clé pour grappiller les électeurs du camp de l’extrême-droite, dont le Rassemblement national est la figure de proue la plus visible et la plus menaçante. Face à la débâcle politique, économique, sociale et diplomatique orchestrée par Macron, l’ex-Premier ministre ne se prive pas de jouer ce rôle nauséabond qui consiste à anathématiser l’Algérien, pour séduire une frange grandissante de l’électorat en quête de boucs émissaires.

Le bilan de Macron est calamiteux : une diplomatie vacillante, une économie en berne, des tensions sociales qui vont s’aggravant. Dans ce contexte, le discours d’Edouard Philippe sur l’Algérie n’est pas un hasard, mais un calcul froid et machiavélique. Il s’agit de capter l’audience de ceux qui, désemparés, cherchent un exutoire à leurs frustrations dans la peur de l’autre, dans la peur de l’Algérien devenu l’ennemi désigné.

Cette stratégie politique est un miroir grossissant de ce que la société française traverse. Une crise identitaire profonde, où le rejet de l’étranger se mêle à une défiance grandissante envers les institutions. Edouard Philippe, en reprenant ce flambeau, fait plus que simplement flatter les peurs, mais légitime un discours de haine qui fragilise encore un peu plus le tissu social dans une France en déclin.

Plutôt que de chercher des solutions aux vrais problèmes du pays – la pauvreté, le chômage, la précarité, les inégalités –, c’est le bouc émissaire algérien qui est désigné, stigmatisé, diabolisé. Cette surenchère xénophobe menée par Edouard Philippe n’est rien d’autre qu’un immonde jeu politique qui achèvera de mener la France vers un abîme encore plus profond.

Dans ce théâtre d’ombres et de manipulations, le peuple français mérite mieux que ce spectacle de déchéance morale. N’est-il pas temps pour les Français, otages d’une classe politique égoïste et incapable, de dire non à cette instrumentalisation honteuse de la peur et de l’intolérance ?

A. S.