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Le chef de la diplomatie sahraouie clarifie la position américaine et relance l’appel au dialogue

Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi au siège de l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Yeslem Beissat, a tenu à clarifier la nature du document récemment attribué aux Etats-Unis concernant le conflit du Sahara Occidental. Contrairement à ce qui a été rapporté, il ne s’agit pas d’un projet de recommandation officiel, mais d’«idées américaines soumises au groupe des amis» en vue d’éventuelles discussions, a précisé le ministre sahraoui à nos confrères d’El-Khabar.

«La note attribuée aux Etats-Unis n’est pas un projet de résolution comme cela a été indiqué, mais plutôt une série de réflexions proposées au Groupe des amis du Sahara Occidental. Il se pourrait qu’elle débouche ultérieurement sur un projet de recommandation, mais ce n’est pas encore le cas», a-t-il précisé.

Le chef de la diplomatie sahraouie a insisté sur le fait que les canaux de communication entre le Front Polisario et les membres du Conseil de sécurité, y compris les Etats-Unis, restent «ouverts et actifs». Il a salué le regain d’intérêt international pour la cause sahraouie, le qualifiant de «signe positif» découlant du «combat persistant du peuple sahraoui depuis plus de 50 ans».

Mohamed Yeslem Beissat a estimé que cette dynamique diplomatique pourrait déboucher sur des «compromis nouveaux» à même de garantir au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination. Selon lui, tout débat ou mouvement autour de la question sahraouie est en soi une avancée : «Le véritable danger, c’est l’immobilisme. Toute attention internationale est la bienvenue. Elle reflète une prise de conscience mondiale des souffrances et des aspirations des Sahraouis.»

Dans son discours d’ouverture, le ministre sahraoui a réaffirmé la disponibilité du Front Polisario à engager «des négociations directes et sérieuses avec le Maroc, de bonne foi et sans conditions préalables», sous l’égide des Nations unies. Il a mis en avant le «projet élargi» soumis par la partie sahraouie comme base de discussion réaliste et respectueuse du droit international.

Ce projet, présenté comme «une initiative amicale, née d’une volonté sincère», vise à répondre aux appels répétés du Conseil de sécurité pour une résolution pacifique du conflit. Il inclut toutes les options reconnues par les résolutions onusiennes, à condition qu’elles respectent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Beissat a décrit ce projet comme «une main tendue au peuple marocain», exprimant l’espoir qu’il soit accueilli «avec responsabilité et esprit constructif». Il a souligné que le véritable chemin vers la paix ne passe pas par «les manœuvres ou les solutions imposées, mais par un dialogue sincère, basé sur le respect mutuel et les intérêts communs».

Enfin, le ministre sahraoui a lancé un appel direct aux puissances internationales, les exhortant à cesser de prendre parti dans ce conflit : «Nous attendons du monde qu’il soit une partie de la solution, pas du problème. La communauté internationale doit encourager des négociations sérieuses et équilibrées», a-t-il conclu.

K. M.