Par Abdelkader S. – Depuis quelques mois, les regards des analystes et des médias américains se tournent avec un intérêt croissant vers Alger. Ce regain d’attention n’est pas le fruit du hasard, mais la conséquence directe de la posture courageuse et indépendante qu’a adoptée l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment sur la question de Gaza. En refusant de se soumettre aux pressions des grandes puissances et en défendant sans ambiguïté le droit international et la cause palestinienne, le pays a imposé une voix singulière, à la fois ferme et rassembleuse.
La diplomatie algérienne, longtemps discrète mais toujours attachée aux principes de justice et d’équité, a surpris de nombreux observateurs américains. Lorsque, en février dernier, Alger a présenté un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, elle a provoqué un véritable électrochoc diplomatique. Même si le texte a été bloqué par un veto américain, la détermination algérienne a été saluée dans de nombreux cercles. Plusieurs éditorialistes aux Etats-Unis ont noté qu’un pays africain et arabe, perçu à tort comme périphérique dans les grands débats mondiaux, avait réussi à s’imposer comme une conscience morale au sein du Conseil de sécurité.
Cette nouvelle perception a déclenché une vague d’intérêt inédite. Le Stimson Center, l’un des plus influents think tanks de Washington, a récemment lancé un programme d’étude sur l’Afrique du Nord, soulignant le rôle «croissant et incontournable» de l’Algérie dans la diplomatie régionale et mondiale. Dans les universités américaines, de nouveaux séminaires explorent la stratégie d’Alger face aux bouleversements géopolitiques. Et dans les médias, la curiosité grandit. La chaîne ABC prépare plusieurs reportages consacrés à la découverte de l’Algérie, de sa culture à son rôle diplomatique, mettant en lumière un pays souvent méconnu mais désormais perçu comme un acteur central.
Loin des postures d’opposition systématique, l’Algérie s’impose comme un Etat de conviction, fidèle à une diplomatie de principes et de solidarité. Son message, fondé sur le respect des peuples et la défense du droit international, résonne dans un monde en quête d’équilibre et de justice. De Washington à New York, nombreux sont ceux qui saluent aujourd’hui cette capacité à conjuguer dignité nationale et ouverture au dialogue.
L’intérêt que lui portent les think tanks et les médias américains marque le début d’un tournant. Car l’Algérie n’apparaît plus seulement comme un acteur énergétique ou un pilier régional, mais incarne de plus en plus une voix du Sud qui compte, une puissance de conviction capable d’influencer les débats mondiaux. Dans un contexte international fragmenté, son courage et sa constance redonnent à la diplomatie le sens qu’elle avait parfois perdu : celui de la parole libre et du refus de l’injustice.
A. S.
