Par Nabil D. – Vraie ou fausse, l’information selon laquelle l’Algérie mettrait fin à la fourniture du gaz butane au Maroc à partir du 31 décembre 2025 a suffi à provoquer un vent de panique dans tout le royaume. Sur les réseaux sociaux, la rumeur d’une grave pénurie et d’une augmentation substantielle du prix de la bombonne de gaz circule à grande vitesse, et avec elle, l’angoisse d’une population déjà fragilisée par la hausse du coût de la vie. Peu importe la véracité du bruit, ce qui compte, c’est le climat de peur et d’incertitude dans lequel vivent les Marocains. Un climat qui traduit la fragilité d’un régime arrogant, incapable d’assurer la sécurité énergétique de ses citoyens.
Selon ces rumeurs virales sur la Toile, un accord liant Alger et Rabat pour la fourniture de gaz butane prendrait fin en 2025. L’Algérie aurait donc décidé de ne pas le renouveler. Une décision, s’affolent les Marocains, qui viendrait s’ajouter à la fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) en 2021, par lequel transitait le gaz naturel algérien vers l’Espagne et dont le Maroc tirait une part non négligeable pour ses besoins internes. En somme, le Maroc risquerait de se retrouver totalement coupé du gaz algérien, une situation qui mettrait en péril non seulement les foyers, mais aussi des pans entiers de son économie, explique-t-on sur des réseaux sociaux qui s’enflamment chaque jour un peu plus.
Cette perspective alimente une inquiétude populaire grandissante. Les bouteilles de gaz butane, indispensables à la cuisson et au chauffage dans les foyers marocains, sont déjà devenues un symbole de la précarité énergétique. Le moindre bruit de pénurie fait bondir les prix et provoque des files d’attente devant les dépôts. Les autorités, elles, se contentent de démentis flous et de promesses vagues, incapables de restaurer la confiance. Car, au fond, ce qui effraie les Marocains n’est pas seulement le manque de gaz, mais l’absence de transparence et de prévoyance d’un pouvoir plus soucieux de son image que du bien-être de sa population : plan d’autonomie fantoche, Coupe du monde de football dans un pays dont l’indice de développement humain est parmi les plus bas au monde, etc.
La peur du gaz intervient d’ailleurs dans un contexte régional tendu. Au Mali, une grave pénurie de carburant paralyse le pays après la décision de l’Algérie de verrouiller ses frontières avec ce pays, en réaction à l’attitude néfaste du régime putschiste malien. Une situation qui résonne étrangement avec celle du Maroc : dans les deux cas, les peuples paient les conséquences de régimes vassaux, soumis à des puissances étrangères hostiles à l’Algérie – Israël, Emirats arabes unis, France.
Les gouvernements marocain et malien partagent la même logique de la propagande et du mépris des réalités sociales, cependant que la pauvreté s’étend, les inégalités se creusent et la peur s’installe.
Qu’il y ait ou non rupture effective de l’approvisionnement en gaz butane, la rumeur a mis à nu une vérité plus profonde. Le Maroc vit sous un régime incapable d’assurer la stabilité, la souveraineté énergétique et la sérénité de son peuple. La panique du gaz n’est pas une simple affaire de rumeur, mais le symptôme d’un système politique en crise, coupé des réalités et prisonnier de son insolence.
N. D.



