Par Abdelkader S. – Le ministre de l’Intérieur, Saïd Sayoud, a enfin mis les pieds dans le plat. Sa colère résonne comme un avertissement que personne ne peut plus ignorer : l’administration locale, alourdie par une hypertrophie bureaucratique sans fin, freine le développement et exaspère les citoyens. Ce ne sont plus de simples lenteurs, mais un système où certaines pratiques parasitent l’action publique, où des responsables se complaisent dans l’immobilisme, trouvant leur confort dans le statu quo, pendant que le pays négocie un virage important sur le chemin du développement.
Pour l’ancien wali d’Oran, la bureaucratie n’est pas seulement inefficace. Elle est coupable. Coupable de retarder les projets, d’empêcher la fluidité des services publics, de creuser le fossé entre l’Etat et ceux qu’il est censé servir. Chaque formulaire inutile, chaque procédure superflue, chaque validation interminable est une gifle donnée aux citoyens. Et à force de se cacher derrière des habitudes héritées ou des règlements tatillons, certains fonctionnaires contribuent à un immobilisme coûteux et frustrant.
Mais le ministre n’a pas seulement fustigé les lenteurs administratives. Il a mis en garde contre ceux qui lancent des accusations à l’emporte-pièce. Car derrière les dysfonctionnements, il y a des hommes et des femmes qui peinent à finir le mois avec un salaire modeste, et qui, malgré tout, accomplissent leur travail. Balayer cette réalité d’un revers de main, c’est jeter l’opprobre sur des agents honnêtes pour masquer les vraies responsabilités.
Le message est brutal mais nécessaire : il faut réformer, simplifier, moderniser. Il faut combattre les lenteurs volontaires et les réflexes hérités qui paralysent le service public. Les citoyens, le gouvernement et les fonctionnaires eux-mêmes ont un rôle à jouer. L’heure n’est plus aux habitudes immuables ni aux critiques superficielles. Il est temps de remettre l’administration au service de la nation.
Saïd Sayoud tire la sonnette d’alarme. Le statu quo n’est plus tenable. Chaque jour de lenteur administrative est un jour de retard pour le pays. Et chaque citoyen frustré est une alerte sur la nécessité de repenser le lien entre l’Etat et ceux qu’il sert. Cette colère est salutaire. Aussi faut-il qu’elle devienne un moteur et non un simple coup de gueule.
A. S.



