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Complicité d’Etats arabes dans le génocide : graves révélations d’un journaliste américain

Par Mohamed K. – Alors que la guerre sanglante dans la bande de Gaza suscite l’indignation mondiale et les condamnations publiques de plusieurs Etats arabes, une nouvelle révélation fait voler en éclats l’image officielle que ces pays s’échinent à donner. Sous couvert de solidarité avec le peuple palestinien, certains Etats arabes ont, en effet, discrètement renforcé leur coopération sécuritaire avec l’armée criminelle israélienne. Ces liens, soigneusement cachés du grand public, mettent en lumière une hypocrisie politique troublante.

Ces informations, révélées par David Kenner, coordinateur pour le Moyen-Orient au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), s’appuient sur des documents internes américains obtenus par le consortium et analysés conjointement avec le Washington Post.

Depuis plusieurs années, au nez et à la barbe de leurs opinions publiques, Israël et six pays arabes – parmi lesquels le Qatar, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, l’Egypte, la Jordanie et les Emirats arabes unis – participent à une alliance militaire informelle pilotée par les Etats-Unis. Cette collaboration, révélée par ces documents, s’articule autour de réunions régulières, d’exercices communs et d’un partage accru d’informations sensibles, notamment contre la prétendue menace iranienne et la résistance palestinienne.

Cette coopération intervient alors même que ces mêmes Etats arabes dénoncent publiquement avec véhémence les offensives israéliennes à Gaza, qualifiées hypocritement de «génocide», de «nettoyage ethnique» ou encore de «guerre génocidaire» par leurs dirigeants. Cette double posture – soutien affiché au peuple palestinien d’un côté, alliance militaire clandestine avec Israël de l’autre – illustre une duplicité politique flagrante, où le discours public sert à masquer des intérêts stratégiques bien plus machiavéliques.

L’épisode le plus révélateur de cette hypocrisie est sans doute la frappe aérienne israélienne contre la capitale qatarie, Doha. Visant des dirigeants du Hamas, cette opération a choqué le monde arabe et mis à nu la tension latente au sein du partenariat militaire. Israël, contraint, a dû présenter ses excuses au Qatar, tandis que la méfiance entre les alliés supposés s’est creusée.

Pourtant, malgré ce coup de poignard dans le dos, les réunions ont continué, les échanges de renseignements se sont poursuivis et la coopération sécuritaire a été maintenue dans l’ombre. Ce silence complice et cette continuité des liens militaires révèlent que les préoccupations stratégiques, notamment la guerre contre l’Iran, priment largement sur la défense des droits des Palestiniens ou sur la souveraineté des Etats arabes eux-mêmes.

Les documents montrent un partenariat centré sur la surveillance régionale, la défense antimissile, la lutte contre les tunnels du Hamas et la contre-propagande face à l’influence iranienne. Or, cette alliance ne vise en rien à soutenir la cause palestinienne, mais plutôt à préserver un statu quo régional favorable aux pétromonarchies du Golfe et à Israël.

L’Arabie Saoudite et le Qatar, qui n’ont toujours pas de relations diplomatiques officielles avec Israël, jouent pourtant un rôle central dans cette coopération militaire, partageant renseignements et participations à des exercices conjoints. Cette collusion discrète choque par son contraste avec les discours publics virulents, et interroge sur la sincérité de leurs positions face à la question palestinienne.

Selon des experts cités par David Kenner, cette posture hypocrite s’explique par une peur partagée de l’Iran et un désir commun de s’appuyer sur la puissance militaire israélienne. «Ils semblent tous penser que les Israéliens peuvent faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent, sans être détectés», rapporte un ancien haut responsable américain, soulignant le déséquilibre évident dans ces relations.

Le récent accord de cessez-le-feu partiel entre Israël et le Hamas, soutenu par ces pays arabes et par les Etats-Unis, illustre la volonté de contrôler la situation à Gaza tout en évitant tout engagement militaire direct. Cette «paix» ne résout rien des problèmes fondamentaux, et ces Etats, tout en jouant un rôle financier et diplomatique, refusent de s’impliquer réellement dans une mission internationale complexe.

Leur soutien reste donc essentiellement tactique, visant à protéger leurs propres intérêts sécuritaires et politiques, et non à défendre la cause palestinienne, que leur posture publique prétend pourtant soutenir.

Ce partenariat secret ne fait que renforcer les fractures et la méfiance au sein du monde arabe et vis-à-vis de l’Occident. La coordination militaire sous le leadership américain est entachée par ces contradictions internes, et la perception d’une complicité entre certains pays arabes et Israël mine la crédibilité des Etats du Golfe auprès de leurs populations.

Tandis que les bombes tombaient sur Gaza et que des centaines de civils périssaient, certains Etats arabes ont préféré jouer un double jeu cynique : condamner la guerre dans les enceintes internationales, tout en collaborant étroitement avec Israël dans des cercles militaires secrets. Cette duplicité illustre un tournant dans la politique régionale, où la realpolitik prime sur la solidarité et la justice.

Ce double langage, si longtemps maintenu sous le voile de la discrétion, pourrait désormais être remis en question par des opinions publiques plus informées et critiques. Car, en fin de compte, cette alliance cachée pose une question fondamentale : à qui servent vraiment ces Etats arabes ? A leurs peuples ou à la stratégie d’un Moyen-Orient dominé par des calculs géopolitiques opaques ?

M. K.