Urgent |

La mafia de l’ONU à la rescousse du trône marocain menacé par la révolte populaire

Une contribution de Khider Mesloub – Dès fin septembre 2025, des milliers de jeunes Marocains ont commencé à descendre régulièrement dans la rue pour protester contre les conditions économiques et sociales désastreuses dans lesquelles vit la majorité de la population. Ils réclament des améliorations dans le système de santé et dans l’éducation. Mais, au fond, c’est l’aboutissement d’un mécontentement social profond, accumulé au fil des années au Maroc.

La contestation a débuté en réaction à la mort de huit femmes en couches à Agadir. Les jeunes sont manifesté d’abord pour réclamer des réformes radicales des systèmes de santé et d’éducation en décrépitude, puis pour dénoncer le chômage, la corruption des classes dirigeantes et le gaspillage délirant de l’organisation de la Coupe du monde 2030 par le régime en faillite de Rabat.

Aussitôt, les contestataires ont affronté la répression policière. Ces dernières ont fait usage de balles réelles contre les manifestants.

Mercredi 1er octobre, à Casablanca, des centaines de manifestants ont scandé, à l’encontre du chef du gouvernement : «Akhannouch dégage !» Il n’était pas exclu que les résistants révoltés se radicalisent, en réaction notamment aux meurtres perpétrés par les forces de l’ordre et aux centaines de personnes interpellées et incarcérées.

 A rebours des précédentes révoltes, les causes de la contestation sociale actuelle sont plus «prolétariennes». Cri de révolte du prolétariat le plus misérable du pays, celui qui survit au chômage et aux salaires de famine dans les quartiers populaires des cités marocaines. Encore une fois, le soulèvement s’est étendu aux villes de province comme lors du «Printemps arabe de 2011». On oublie que les insurrections démarrent parfois loin des grandes agglomérations bureaucratisées, embourgeoisées et parasitaires.

En outre, il est un autre signe frappant, inquiétant pour l’ordre monarchique, que toute la presse occidentale n’a pas manqué de relayer : les médias mainstream ont déploré l’absence de «dirigeants», ou de «leaders» dans cette masse prolétarienne qui s’est attaquée violemment aux institutions de l’Etat marocain.

Cette révolte, aussi soudaine qu’inattendue, spontanée, inorganisée, inquiétait les chancelleries européennes, la Maison-Blanche et les organisations du mondialisme à leur botte.

Voilà que la misère sociale prolétarienne se pointait en fanfare et sans crier gare, sans craindre les balles – 3 Marocains tués à ce jour – ni les emprisonnements par centaines. Le prolétariat paupérisé marocain se dressait contre le pouvoir monarchique totalitaire.

C’est dans ce contexte de révolte insurrectionnelle populaire que l’Organisation des Nations unies (ONU), instrument bourgeois de la mondialisation et du colonialisme réactionnaire, intervient pour soutenir les visées coloniales du régime monarchique marocain.

Pour endiguer la colère sociale, l’ONU, à l’instigation (injonction) de Donald Trump, convoque en urgence le Conseil de sécurité pour «octroyer» au Maroc une fictive «victoire nationale» par l’annexion du Sahara Occidental.

Les médias à la solde du grand capital ont aussitôt titré : «Victoire diplomatique pour le Maroc», «Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi 31 octobre une résolution qui consacre le plan d’autonomie proposé par le royaume chérifien comme base des négociations sur le futur du Sahara occidental. Soutenu auparavant par près de 120 pays, ce plan présenté en 2007 s’impose désormais comme l’unique cadre du processus politique au Sahara Occidental», a souligné Le Point.

Contrairement à l’interprétation énoncée par les médias bourgeois, la résolution onusienne, imposant une «autonomie» sous protectorat marocain, votée le 31 octobre 2025 par le Conseil de sécurité, revêt moins une dimension diplomatique qu’un symbole nationaliste dédié à la défense du régime marocain menacé de dislocation. Autrement dit, la résolution ne répond pas à des intérêts d’ordre international, mais à des préoccupations d’ordre intérieur national (marocain). De défense de l’ordre établi ébranlé par la révolte populaire.

Sans conteste, cette infâme résolution légalisant la colonisation du Sahara Occidental, aussi soudaine qu’inattendue, a pour dessein véritable de circonscrire la propagation de la contestation insurrectionnelle marocaine. Elle a pour objectif de duper le «peuple» marocain par la création d’une factice union nationaliste réactionnaire. En effet, pour détourner la contestation populaire de ses objectifs insurrectionnels, rien de mieux qu’une conquête coloniale, l’accaparement des ressources du Sahara Occidental, légalisée par l’ONU mondialiste. Une conquête coloniale néanmoins opérée au bénéfice des puissances impérialistes, en particulier des Etats-Unis.

La «conquête coloniale du Sahara Occidental» a été précipitamment votée pour renforcer l’illusoire prestige monarchique du Makhzen.

Pour sceller cette union sacrée fabriquée par le Conseil de sécurité de l’ONU, des milliers de Marocains sont descendus dans les rues des villes et villages le vendredi 31 octobre 2025, drapeaux nationaux à la main pour célébrer le vote du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur du plan d’occupation du Maroc sur le Sahara Occidental. Une ferveur patriotique chauvine qui tranche radicalement avec le climat insurrectionnel qui a régné ces dernières semaines.

«La victoire remportée par la diplomatie marocaine, sous l’impulsion de Sa Majesté le roi Mohammed VI, grâce à la résolution de l’ONU, est une victoire pour la justice, une victoire pour le Maroc», scandaient les manifestants. «Le Maroc est uni, de Tanger à Legouira», chantaient en chœur les plus jeunes dans les rues de plusieurs villes marocaines, oubliant la famine, le chômage, les salaires de misère et la répression sanglante contre lesquels ils s’étaient soulevés ces dernières semaines. A Rabat, la capitale, la foule dansait au son de la musique sahraouie. «Nous sommes si fiers, c’est notre pays, notre cause !»

Incidemment, la résolution des mondialistes de l’ONU a permis de démasquer les anciens et les nouveaux alliés de la royauté marocaine totalitaire.

Tenter de résorber la brûlante question sociale par une échappatoire coloniale ne résout pas le problème de la misère, donc celui de la lutte des classes au Maroc, et de la nécessité du renversement du régime monarchique marocain condamné par l’histoire.

K. M.