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L’Algérie en première ligne d’une offensive diplomatique mondiale contre l’hégémonisme

Par Abdelkader S. – A l’heure où le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit à New York pour examiner la question du Sahara Occidental, l’Algérie s’emploie à coordonner une vaste contre-offensive diplomatique avec les puissances anti-impérialistes et les grands pays du Sud global. Objectif : déjouer les manœuvres de l’axe impérialiste, mené par les Etats-Unis et la France, qui tentent d’imposer au sein de l’ONU un projet de résolution entérinant le prétendu plan d’autonomie marocain pour les territoires sahraouis.

Les discussions de ce jeudi à New York s’annoncent comme un épisode décisif d’une guerre froide d’un nouveau genre, opposant une majorité d’Etats membres de l’ONU aux puissances occidentales traditionnelles. Pour nombre de chancelleries du Sud, cette confrontation diplomatique dépasse largement la seule question sahraouie. Elle symbolise un combat idéologique et stratégique pour l’avènement d’un monde véritablement multipolaire, affranchi de la tutelle hégémonique de Washington et de ses alliés.

Les Etats-Unis, qui continuent de parrainer sans réserve les politiques israéliennes à Gaza et de soutenir la position marocaine au Sahara Occidental, se trouvent désormais au centre d’une contestation globale. Leur double standard, dénoncé par de nombreux acteurs du Sud, cristallise une profonde exaspération face à un ordre international inique, où la légalité internationale s’efface devant les intérêts géopolitiques occidentaux.

Dans ce contexte, Alger apparaît comme l’un des fers de lance d’un front diplomatique élargi, fédérant les nations du Sud global autour d’un objectif commun, celui de contrer le projet américain et français et défendre le principe sacro-saint du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour l’Algérie, l’enjeu dépasse la simple défense d’un voisin opprimé, puisqu’il s’agit de participer activement à la recomposition du système international, dans lequel la voix des puissances émergentes, qu’elles soient africaines, asiatiques ou latino-américaines, pèse désormais davantage face aux vieilles puissances coloniales.

Le rejet attendu du texte favorable au Maroc, inspiré des orientations de l’administration Trump, serait perçu comme un tournant historique. Il consacrerait non seulement l’échec d’une tentative de légitimer une occupation, mais marquerait aussi le début d’une réforme profonde des relations internationales. Dans cette configuration nouvelle, Washington pourrait se retrouver progressivement isolé sur le plan diplomatique, tandis que son déclin économique – déjà perceptible – accompagnerait l’irrésistible montée en puissance de la Chine, désormais en passe de s’imposer comme la première puissance mondiale dans plusieurs domaines stratégiques.

Sur le plan militaire, le climat de tension globale s’accompagne d’une démonstration de force sans ambiguïté. La récente révélation par le président russe Vladimir Poutine d’un missile hypersonique de nouvelle génération, fruit des avancées technologiques de l’armée russe, vient rappeler aux puissances occidentales la fragilité de leur suprématie. Ce message, lourd de menaces implicites, agit comme un avertissement. Toute aventure belliqueuse ou démarche hasardeuse à l’encontre de la Russie ou de ses alliés serait vouée à l’échec et risquerait de se solder par une riposte d’une ampleur dévastatrice.

Ainsi, à travers les débats de ce jeudi au Conseil de sécurité, c’est bien plus qu’un dossier territorial qui se joue. C’est la configuration même du monde qui se redessine sous nos yeux. Entre un bloc occidental en perte d’influence et des nations émergentes décidées à faire valoir leur souveraineté et leurs intérêts, l’affrontement diplomatique autour du Sahara Occidental devient le miroir d’un basculement historique. Le rejet du texte pro-marocain pourrait marquer le début d’une ère nouvelle. Celle d’un monde post-hégémonique, véritablement multipolaire, où les peuples du Sud, longtemps dominés, revendiquent enfin leur place à la table des grandes décisions internationales.

A. S.