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Le ministre des Affaires étrangères décrypte la résolution onusienne sur le Sahara Occidental  

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a affirmé que le Maroc avait tenté, lors de la session du Conseil de sécurité des Nations unies, tenue ce vendredi, sur la question du Sahara Occidental, d’imposer son projet dit d’«autonomie» comme cadre unique et exclusif de recherche d’une solution à la question sahraouie, mais qu’il n’avait pas réussi à le faire. Il a précisé que la résolution finale évoquait bien «l’autonomie», mais aux côtés d’autres options, notamment celle proposée par les Sahraouis eux-mêmes.

Dans un entretien accordé à la chaîne internationale AL24 News, Attaf a expliqué que le Maroc avait voulu, à l’occasion de cette session, «saisir l’opportunité pour passer en force» sur la question du Sahara Occidental, afin de faire aboutir ses objectifs historiques bien connus. Ces objectifs consistaient, a-t-il expliqué, d’abord à démanteler la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso), soit en la dissolvant, soit en opérant un changement radical de son mandat. Le deuxième objectif visait, a-t-il ajouté, à imposer le projet dit d’«autonomie» comme seul et unique cadre pour toute solution à la question sahraouie. Quant au troisième objectif marocain, il consistait, selon le ministre, à éliminer définitivement le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

«En examinant le projet initial de résolution, ces objectifs marocains apparaissaient de manière évidente», a déclaré Ahmed Attaf, précisant que cette orientation avait provoqué une réaction de rejet de la part de nombreux pays, «pas seulement de l’Algérie». Il a indiqué que huit Etats membres avaient présenté des amendements contre ce projet de résolution, le jugeant «injuste, déséquilibré et totalement partial, favorable à une seule partie au détriment de l’autre».

Le chef de la diplomatie algérienne a poursuivi en soulignant que «le Maroc n’a pas réussi à imposer le projet d’autonomie comme solution exclusive à la question sahraouie». En effet, a-t-il dit, la résolution finale mentionne «l’autonomie», mais aussi d’autres alternatives, notamment celle défendue par les Sahraouis, ce qui signifie que le jeu politique et diplomatique reste ouvert. «D’un côté, il y a la proposition marocaine de l’autonomie, et de l’autre, les solutions alternatives mises en avant par la partie sahraouie, qui demeurent sur la table», a-t-il précisé.

Concernant la situation après l’adoption de la résolution, Attaf a tenu à souligner que la Minurso n’avait ni été dissoute ni démantelée, et qu’il n’y avait pas eu de remise en cause de son mandat. «Au contraire, le projet initial prévoyait une prolongation de trois mois seulement, mais la résolution adoptée renouvelle désormais le mandat pour une année entière, comme cela se faisait auparavant. C’est donc un renouvellement normal du mandat de la mission», a conclu le ministre.

R. I.