Par Houari A. – La résolution sur le Sahara Occidental adoptée le 31 octobre dernier par le Conseil de sécurité des Nations unies suscite une vive inquiétude parmi les défenseurs du droit international et des droits des peuples à l’autodétermination. Selon l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA), cette décision marque un «tournant dangereux» dans les relations internationales, favorisant des intérêts politiques et économiques au détriment des principes de décolonisation.
Pour la première fois, le Conseil de sécurité, sur proposition des Etats-Unis, s’écarte des fondements des Nations unies en matière de décolonisation, tels qu’établis par l’Assemblée générale le 14 décembre 1960. Ce texte historique, rappelle l’AFASPA, affirme le rôle central de l’ONU dans l’accompagnement des peuples sous domination vers l’indépendance. Or, selon l’association, la posture américaine risque de conduire le processus de paix dans une impasse, en contradiction avec l’objectif déclaré d’une «solution politique définitive et mutuellement acceptable». Cependant, l’AFASPA souligne que le processus de décolonisation du Sahara Occidental n’est pas clos, en ce sens que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso) conserve son mandat d’un an, et le statut du Front Polisario est confirmé.
L’AFASPA appelle le Conseil de sécurité à se conformer à l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) rendu le 16 octobre 1975, qui affirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’association demande également le renforcement de la Minurso par un mécanisme de surveillance du respect des droits humains et met en garde les Etats et institutions, notamment l’Union européenne, contre toute négation du statut du Sahara Occidental dans leurs accords commerciaux.
Pour l’AFASPA, le respect des droits des peuples sahraoui, palestinien et kanak est non négociable. Ces peuples «doivent être entendus, respectés et aboutir à leur libération du joug colonial», conclut l’association.
H. A.



