Par Nabil D. – Rachida Dati échappe à tous les remaniements ministériels. Quand elle ne se voit pas confier un portefeuille au sein du gouvernement, la protégée du condamné pour association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy, s’occupe dans sa mairie du cossu VII arrondissement de Paris en attendant qu’un poste se libère. Cette arriviste marocaine, impliquée jusqu’au cou dans des affaires de corruption, incarne, en effet, une carrière politique marquée par une longue série de scandales qui auraient pu – dans un système politique sain – mettre fin à son parcours. Pourtant, malgré des enquêtes judiciaires multiples et des accusations pesantes, elle continue de trôner au sommet grâce à des réseaux d’influence bien huilés, et surtout à ses accointances avec des régimes étrangers, notamment celui du Maroc, qui jettent une lumière crue sur les compromissions dont elle est le symbole.
Depuis son entrée en politique, Rachida Dati est devenue le symbole des dérives d’un système où la justice est sélective. Mise en examen à plusieurs reprises, notamment pour abus de confiance et détournement de fonds publics, elle s’est retrouvée au centre de scandales liés à ses campagnes électorales ou à sa gestion municipale.
Des enquêtes pour financement illégal, emplois fictifs et enrichissement personnel sont régulièrement évoquées. Pourtant, aucune sanction significative n’a véritablement ébranlé son empire politique. Ce qui pose cette question troublante : comment une personnalité aussi lourdement chargée juridiquement peut-elle encore prétendre à un mandat public, sans que cela ne déclenche une déflagration politique majeure ?
Au-delà de ses démêlés judiciaires, ce qui interpelle particulièrement, c’est l’étroitesse de ses relations avec le régime marocain, connu pour ses violations des droits humains. Rachida Dati n’a jamais caché ses liens avec la monarchie, mais ce qui dépasse la simple appartenance culturelle, c’est la nature de ces accointances.
Plusieurs enquêtes journalistiques ont mis en lumière une proximité ambiguë entre Rachida Dati et certains cercles du pouvoir marocain. Des financements, des soutiens diplomatiques et des visites officielles à répétition soulignent un jeu trouble d’influences où les intérêts politiques personnels se mêlent aux stratégies géopolitiques du régime marocain. Cette collusion soulève des interrogations majeures sur les conflits d’intérêts et sur la capacité de l’inamovible ministre de la Culture – quel rapport a-t-elle avec ce secteur ? – à représenter de manière indépendante le pays qui l’a hissée au sommet, sans aucune qualification, sinon celle du grenouillage.
Le réseautage de l’ombre lui offre une protection efficace face aux nombreuses enquêtes judiciaires et scandales qui auraient pu la balayer. Malgré la multiplication des casseroles, Rachida Dati continue d’occuper des postes influents. Son maintien dans le second gouvernement de Sébastien Lecornu – qui va sauter dans quelques jours –, en dépit des polémiques, montre la déliquescence profonde du système politique français qui laisse perdurer des figures controversées.
Son discours victimaire, dénonçant une «chasse aux sorcières», ne masque pas le fait que ses liens douteux et ses frasques judiciaires sont symptomatiques d’un entre-soi politique où les règles sont pliées au service d’intérêts privés.
Plus qu’une simple femme politique controversée, Rachida Dati est le reflet d’un système politique français où les alliances troubles et les compromis avec le régime répressif de Rabat contribuent à maintenir au pouvoir des personnalités éclaboussées juridiquement et moralement.
Combien de temps encore les Français toléreront-ils d’être représentés et dirigés par des voyous de cette engeance ?
N. D.



