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Les Français écœurés par les privilèges accordés au président ripou Nicolas Sarkozy

Par M. Aït Amara – C’est un spectacle affligeant, une farce indécente qui se joue sous les yeux d’un peuple français exaspéré. L’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour association de malfaiteurs – un crime d’une gravité rare pour l’ancien chef d’Etat d’un pays «avancé» –, aurait pu marquer un tournant historique vers une justice égale pour tous. Mais il n’en est rien. Ce qui devait symboliser la rigueur de la loi s’est transformé en vitrine obscène du favoritisme, de la connivence et du double discours qui gangrènent la France depuis fort longtemps.

Car depuis l’annonce de sa peine, c’est un ballet de justifications, d’excuses et de compassion sélective que déploient nombre de responsables politiques et de médias complaisants. Les uns invoquent «l’homme d’Etat», «le président courageux» (sic), «le serviteur de la France». Les autres s’apitoient sur ses conditions de détention, transformant un verdict judiciaire en tragédie personnelle. Ce traitement de faveur, cette «tendresse» médiatique révoltent une population déjà meurtrie par l’injustice sociale et la défiance envers ses institutions. Quand un simple citoyen paie le prix fort pour un délit mineur, un ancien président, lui, bénéficie encore des égards dus aux puissants.

Dans ce contexte délétère, l’épisode du sit-in organisé par son fils, Louis du même nom, dans le très cossu XVIe arrondissement a fini de ridiculiser la scène politique française. Entouré d’une vingtaine de copains, tous sortis des beaux quartiers, le jeune homme a voulu «protester» contre la condamnation de son père. Résultat : un happening mondain digne d’un mauvais film, où les slogans scandés semblaient résonner au milieu des façades haussmanniennes comme un caprice de privilégiés découvrant, pour la première fois, le mot «injustice».

Les Français, eux, ont ri jaune. Ce coup d’éclat grotesque a surtout souligné le fossé abyssal qui sépare les élites de la réalité. Dans ce quartier feutré, où les revendications se limitent d’ordinaire au bruit d’un voisin ou à la taille d’une haie, voir surgir un simulacre de contestation sociale avait tout d’une parodie. Les réseaux sociaux s’en sont d’ailleurs emparés, tournant en dérision cette «révolte dorée» et rappelant que la justice ne devrait pas s’acheter au prix de la notoriété.

Ce nouvel épisode, au-delà du cas Sarkozy, révèle l’état de déliquescence d’un pouvoir français verrouillé par une poignée d’opportunistes, habiles à se protéger mutuellement pendant que le pays s’enfonce dans la défiance et le désenchantement. Il illustre la dérive d’une République dont les fondations s’effritent à mesure que s’affichent les privilèges des puissants.

Dans les cafés, sur les places, dans les files d’attente, la même colère monte : celle d’un peuple français qui ne croit plus en la justice de son pays, ni en ceux qui prétendent le gouverner. Le cas Sarkozy n’est pas une anomalie. Il est le symptôme d’une France épuisée de voir les mêmes visages se partager le pouvoir et les faveurs. Une France écœurée, mais lucide, qui sait désormais que les «malfaiteurs» ne se cachent plus. Ils gouvernent.

M. A.-A.