Par Karim B. – Emmanuel Macron ne cache plus son jeu. En nommant son ministre des Armées Premier ministre et en choisissant le patron de la police comme ministre de l’Intérieur, il franchit un nouveau cap dans sa manière de gouverner d’une main de fer dans un gant de velours. Cette configuration gouvernementale, loin d’être anodine, illustre une véritable dérive autoritaire, tant la France, chantre de la liberté, glisse subrepticement vers un régime militaire et policier. Une France où le pouvoir s’accroche, coûte que coûte, au mépris des règles démocratiques.
Comment ne pas voir dans cette stratégie une réaction désespérée à ses défaites électorales successives ? Macron, qui ne parvient plus à former un gouvernement stable – ses équipes se succèdent et s’effondrent en quelques semaines –, cherche désormais à asseoir son autorité non plus par le dialogue et la négociation politique, mais par la force brute. Ce choix révèle son incapacité à fédérer autour de lui, mais aussi sa volonté claire d’imposer un ordre par la coercition, quitte à fragiliser les institutions républicaines.
Le fait de confier à des figures symboliques de la répression et de la guerre les clés de l’exécutif est un signal fort, à savoir que la politique, comme sous Vichy, n’est plus une affaire de consensus, mais une confrontation où l’armée et la police deviennent les garants exclusifs de la sauvegarde du régime, au détriment des libertés publiques et du débat démocratique. Macron instrumentalise ainsi les forces de l’ordre pour masquer un échec politique et tenter de maintenir son pouvoir par la peur.
Ce tournant ne peut être analysé sans prendre en compte le climat social tendu qui prévaut en France. Face aux contestations grandissantes, au mécontentement populaire, le gouvernement répond par la répression, légitimée par une composition gouvernementale désormais ouvertement militaire et policière. Aussi la démocratie française se délite, les libertés sont rognées et la fracture entre les citoyens et leurs représentants se creuse dangereusement.
Emmanuel Macron, en s’accrochant au pouvoir par la force, met en péril l’équilibre fragile d’une France malmenée par une poignée de gamins pourris gâtés, arrivés au pouvoir par on ne sait quel miracle.
K. B.



