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Xavier Driencourt prisonnier de son amertume : l’obsession algérienne en phase terminale

Par M. Aït Amara – L’ancien ambassadeur de France en Algérie semble atteindre la phase terminale de sa maladie algérienne. Plutôt que de savourer la quiétude d’une retraite imméritée, Xavier Driencourt s’est découvert une étrange vocation : l’Algérie-bashing comme hygiène de vie. Jour après jour, tribune après tribune, il s’acharne à distiller le même venin, à remuer le même passé, à ressasser la même obsession pathologique.

Dans sa dernière sortie publiée dans Le Figaro, sous le titre pompeux «Pourquoi il faut lire le rapport parlementaire sur l’immigration algérienne en France», Driencourt rejoue son vieux numéro de diplomate désabusé reconverti en prophète de malheur. Sous couvert d’analyse, il recycle les mêmes clichés et les mêmes rancunes, feignant d’éclairer le débat alors qu’il n’éclaire que ses propres rancunes. C’est le même refrain : l’accord de 1968, ce prétendu fardeau de la France, serait la source de tous les maux. Il y voit une injustice, une trahison, une anomalie historique. Mais ce n’est pas la France qu’il défend, c’est son ego blessé qu’il tente de soigner à coups de jets d’encre.

Plus pathétique encore, il s’appuie sur un rapport parlementaire qui ressemble à une simple copie carbone de ses obsessions personnelles. Deux députés en mal d’existence politique ont visiblement repris, ligne par ligne, les antiennes du vieil ambassadeur. La boucle est parfaite : Driencourt dicte, les députés écrivent, Le Figaro publie, CNews relaie. Le tout sous le label respectable de «débat public». On appelle cela, dans le langage des médias, du recyclage idéologique. Dans le sien, c’est sans doute une «mission de salut national».

Ce qui frappe, c’est la fixité du regard : Driencourt écrit toujours sur l’Algérie, mais c’est de lui-même qu’il parle, de ce diplomate frustré par l’insoumission d’un peuple qu’il pensait amadouer. Car derrière ses prétentions à l’objectivité, on devine la blessure coloniale jamais refermée. Il ne supporte pas que l’Algérie soit restée debout, fière, maîtresse d’elle-même. Il ne supporte pas sa souveraineté jalousement gardée, cette indépendance qu’il n’a jamais pu dompter ni comprendre.

Et tandis qu’il s’épuise à pourfendre un ennemi imaginaire, la France qu’il prétend sauver s’effondre sous ses propres contradictions : dette abyssale, injustices sociales, corruption politique, défiance populaire. C’est plus facile, sans doute, d’accuser Alger que de regarder Paris. Plus confortable de haïr l’Algérie que d’aimer une France qui se défait.

Ainsi va Xavier Driencourt, figure triste de la diplomatie en ruine, condamné à réécrire le même pamphlet contre un pays qui, lui, continue d’avancer. Son dernier texte dans Le Figaro, malgré son vernis intellectuel, ne dit rien de l’immigration, ni de la France, ni de l’Algérie. Il ne raconte qu’une seule histoire, celle d’un homme prisonnier de son ressentiment.

M. A.-A.